But what Avant-Garde gets the most credit for is its location, at the lower end of good old Monot. For many of us 20- and 30-somethings, GiBs and others, our first barhopping (or even drinking) experiences are set across, under and over the side streets of Monot in the 90’s. It’s the first bar district worthy of the name that our generation ever had, and it still embodies these memories. Sad story for Monot after its boom in the late 90s, as it was hit by the residents’ lobbying campaigns against the disturbance caused by its extending night scene, later followed by the security issues in that area starting 2005. By which time the competition from Gemmayze had fully kicked in, leaving Monot to melt down back to its basic spots around Pacifico.
In this context, the flourishing Avant-Garde might well be signaling the start of a grass roots effort taking place in Monot, if other spots decided to pursue this effort to maybe one day make Monot the gay district of Beirut. In my opinion Monot has at least as much character and charm as Gemmayze, which has gone too mainstream and far too crowded, and it sure has the past experience and the potential it needs to rebuild an underground scene from the ground up and become GiB land. To those who get bothered at the thought of having a “Village” in Beirut, which would do nothing but ghettoize the GiBs, I hear you. But considering that it would be located in the heart of the city, right there where it all started, would certainly be a plus.
The other area that is a strong contender in my mind to become the future ‘GiB Village’ of Beirut is Mar Mikhael. Unlike Monot, Mar Mikhael is starting from scratch, with a new hangout opening every month or so, and while it seems to be very dynamic and GiB friendly lately, it faces the risk of turning into nothing but a pale continuation of Gemmayze street, which is itself extending further every year. But for now Mar Mikhael sure is on the right track, and it’s not me being too Gibby-minded to see it evolving in the GiB direction. Check out this piece from our infamous gay journalist and DJ ZM, who also writes under a couple pseudos in L’Orient Le Jour (way to write as a she!), where he describes Mar Mikhael as “le Marais beyrouthin” (le Marais is the gay village in center Paris).
Mon carré des Bermudes
Par Marguerite K. | 23/12/2009
Hotte d’or
Il y a un carré magique. Dans un quartier magique : Mar Mikhaïl. J'ai dit à Houssam, un jour qu'on s'y promenait : c'est le Marais beyrouthin. Le petit Berlin. Le laboratoire de cette capitale-tentacule où se cuisine tout ce qui sera hype et hyperbranché dans quelques mois. J'aime marcher dans Mar Mikhaïl. Je déambule. Et c'est une tour de Babel. On y parle toutes les langues, on y voit toutes les couleurs et on y renifle des odeurs qu'on croyait perdues. On touche même des espèces rares. Dans la boutique de la rue se croisent l'ouvrier en manque de conserves, des haricots souvent, et la jeune architecte suprabranchouille qui cherche une lampe. Il y a aussi la concierge d'un immeuble Yacoubian made in Beyrouth, le photographe en mal d'amour, un jeune couple qui ne comprend plus rien et ne veut plus rien comprendre, et puis une vieille folle et son canari. Ce quartier me plaît parce qu'il survivra à tout, même à une explosion nucléaire ; ce quartier s'autosuffit. Ce quartier est magique et il y a un carré magique. Un : Papercup. Cette librairie-salon de thé a été rêvée par une Rania Naufal mi Anaïs Nin mi Dita Von Teese. Andy Warhol aurait adoré s'y étendre. Cet espace dédié au beau et au bon est bourré de surprises. C'est une petite oasis européenne où s'agglutinent ceux qui veulent découvrir et ceux qui restent couverts, ceux qui veulent revoir et ceux qui veulent être vus. J'aime. Deux : Paula K. Dans cette boutique tenue d'une main très Veuve Clicquot par la over-Bree Van de Kamp Joumana Abillamaa Comaty, il y a les folies de Paula K. Elle invente puis réinvente le vêtement d'une femme et chaque femme devient Farah Diba, chaque femme devient toutes les femmes : le tissu est anamorphosé, c'est de la dentelle virile, même Houssam s'émeut et exige que je ressorte de la boutique rhabillée de la tête aux pieds. Trois : Tawlét souk el-tayeb. La cantine du délicieux Kamal Mouzawak. L'hymne à la vie, l'hymne à l'amour, l'amour d'une terre, l'amour d'un pays, donc l'amour de sa cuisine, ce garçon aime nourrir les gens, les rendre heureux, sa viande crue fond dans les bouches, c'est du patrimoine estampillé Unesco, les serveurs sont jolis. Quatre : l'antre de Caline Chidiac. Là où elle fantasme des playlists d'une simplicité et d'une efficacité infernales. Cette sorcière des platines est aux DJ ce qu'Agynes Deyn est aux mannequins : une comète, un ovni, une jalousie et les réceptions d'ici et de là-bas implosent en un feu d'artifice de décibels, la Chidiac ferait danser une guillotine, un lit de mort, une pétasse beyrouthine, même moi j'ai succombé. Il n'y a rien à dire : j'aime Mar Mikhaïl, et mon carré magique, Rania/Paula/Kamal/Caline, est terriblement miam miam.
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